Arlon
est le chef-lieu de la province de Luxembourg.
La ville joue un rôle clé en Belgique méridionale. Proche de la France, de l'Allemagne
et du Grand-Duché de Luxembourg, Arlon est un important centre commercial et
administratif. Le secteur tertiaire, notamment l'enseignement, y développe ses activités
(faculté universitaire, FUL). L'histoire atteste de la vocation de ville-carrefour
d'Arlon. Le bourg est né au croisement des voies de communication entre Reims, Trèves et
Cologne, sans oublier Tongres. Arlon fait partie - comme, Tournai, Gand, Courtrai et
Tongres - des plus anciennes villes de Belgique. Les Celtes s'y sont établis. De nombreux
vestiges de l'occupation romaine (1er siècle avant J.-C.) ont aussi été dégagés par
les fouilles. Au moyen âge, le bourg se transforme en place forte.
1. Curiosités
Les vestiges romains
Les ruines de la Basilique romaine comptent parmi les plus importantes curiosités
archéologiques de la ville. L'édifice religieux serait la plus ancienne église
(chrétienne) de Belgique. A côté, se trouve un établissement thermal romain du 1er
siècle, dont une grande partie a été détruite au début du 20e siècle. L'emplacement
de la piscine, destinée aux bains de vapeur, ainsi que celui des vespasiennes sont encore
visibles.
L'église Saint-Donat
Sur les ruines du château des comtes et marquis d'Arlon, les pères capucins
construisent, en 1626, une église. Elle devient l'église Saint-Donat en 1807. Le
carillon, logé dans le campanile, égrène toutes les heures l'"air d'Arlon".
Le presbytère abrite les reliques de la Sainte-Croix, de saint Bernard et de saint Donat.
Un superbe panorama sur trois pays s'offre au visiteur, depuis le belvédère ou la
colline "La Knipchen".
L'église Saint-Martin
Beaucoup moins ancienne que l'église Sant-Donat, l'église Saint-Martin possède une
remarquable flèche élancée, de 97 m de haut. L'édifice date de 1907 et est construit
en style néo-gothique. Le quartier environnant est agrémenté de petits espaces verts.
L'un d'eux, le square Albert Ier, orné de belles plantations et fleurs diverses, abrite
l'imposante statue du roi chevalier.
Liste
des monuments classés dans la région d'Arlon
2. Musées
Le musée luxembourgeois
Ce musée comprend deux sections. La section gallo-romaine se distingue, tant par la
qualité, que par la quantité de ses monuments : plus de 425 sculptures provenant de
monuments funéraires ou d'édifices civils. La deuxième section concerne la préhistoire
et la période franque.
(Rue des Martyrs 13, 6700 Arlon; tél. 063/22.61.92)
http://www.ial.be
Le Victory Memorial Museum
Le musée commémore les batailles de la deuxième guerre mondiale en Belgique, en Europe
et même en Afrique. Il est unique en son genre, et propose de nombreuses exclusivités
mondiales. A l'aide de matériel authentique et de vastes reconstitutions, le musée tente
d'illustrer, le plus fidèlement possible, les combats entre les alliés et les puissances
de l'axe. Les véhicules, armes, matériel de guerre et uniformes présentés forment un
gigantesque ensemble, qui s'étend sur plus de 5.000 m2 (l'équivalent d'un terrain de
foot).
(Rue de la Victoire 2, 6780 Messancy; tél. 063/21.99.88)
Le musée du cycle
Ce petit musée original, appelé également "Vélo-passion", présente une
collection privée retraçant l'histoire de la bicyclette. La Draisienne, ancêtre en bois
de notre vélo, côtoie la machine sur laquelle Claude Criquélion a remporté le
championnat du monde.
(Rue de Stehnen 44, 6706 Autelbas; tél. 063/21.72.03)
- Information touristique d'Arlon :
Rue des Faubourgs 2, 6700 Arlon
tél. 063/21.63.60
3. La Bataille d'Arlon: il y a 200 ans
Texte de Jean-Marie TRIFFAUX extrait de la brochure
communale d'information (1993)
IL Y A 200 ANS, LA BATAILLE D'ARLON
Rares sont les pages d'histoire
qui évoquent les combats survenus à Arlon entre armée autrichienne et française en
1793 et 1794. Dans la riche histoire militaire de la Révolution française, le nom
d'Arlon s'est rapidement effacé devant ceux de Valmy, Jemappes ou Fleurus. Même au
niveau local, ces combats appartiennent à l'oubli. Pourtant, ils ont profondément
marqué leur époque.
A Paris, le nom d'Arlon est gravé sur l'Arc de Triomphe de l'Etoile, inauguré en 1836. A
Vienne, le Musée de la Guerre conserve jalousement un étendard français pris par
l'armée impériale après de farouches combats dans les plaines arlonaises. Et pendant
des générations, le "Larousse" indiqua uniquement sour la rubrique
"Arlon" : "ville du sud-est de la Belgique; Jourdan y battit les
Autrichiens en 1794."
1793 : LE COMBAT DE WEYLER
Après la prise de la Bastille,
la Révolution triompha en France. Libérer les peuples voisins de l'oppression
étrangère devint un nouvel objectif. Placée sous la domination autrichienne, la
Belgique était directement visée.
Le 7 juin 1793, 12.000 Français, partis de Longwy, sous les ordres du général Brunet,
marchèrent sur Arlon. Leur mission : s'emparer des magasins militaires de la place où
campaient 9.000 Autrichiens commandés par le général baron de Schroeder.
Cinq déserteurs du régiment d'Alsace amenés à Messancy pour y être interrogés
confirmèrent aux Autrichiens l'imminence de l'attaque : "on a cuit du pain à Longwy
pour trois jours, et pour mieux exciter les patriotes, on a commencé à leur payer en
argent la solde que depuis longtemps, ils ne recevaient qu'en papier."
Les Autrichiens occupaient principalement la hauteur au-dessus de Weyler, point culminant
de la route de Messancy à Arlon. Leurs postes s'étendaient jusqu'au Hirzenberg. Brunet
décrit la situation : "L'ennemi occupe une position superbe sur une hauteur
au-devant d'Arlon; son artillerie est de 30 pièces de canon, ses forces de 7.000 hommes
d'infanterie, 1.500 chevaux, 600 émigrés et 600 éclaireurs."
La bataille éclata le 9 juin et dura six heures. Profitant d'un mouvement de recul des
Français, les Autrichiens firent charger leur cavalerie commandée par Kinsky, qui
anéantit la moitié d'un régiment de carabiniers français. Mais Brunet revint à la
charge en nombre et, les Autrichiens, battus, se replièrent en désordre vers Luxembourg.
L'armée française occupa Arlon durant trois jours, pillant la ville et emportant tout à
son départ. Ce désastre fut source d'apprauvissement pour Arlon durant des années.
29 GERMINAL AN 2 : ARLON EST A LA REPUBLIQUE
Les Autrichiens revinrent à
Arlon au mois d'avril 1794 avec une armée de 12.000 hommes sous les ordres du général
de Beaulieu. Mais l'évacuation française n'était que provisoire. Bientôt le Comité de
Salut Public qui présidait alors aux destinées de la France, ordonna au général
Jourdan commandant 60.000 hommes de se porter en direction de Namur et de Liège. Parti de
Longwy le 16 avril, il s'avança avec un tiers d'entre-eux vers Arlon. Pour parer à tout
surprise, Beaulieu avait établi ses forces du Hirzenberg au Birelhof avec des
avant-postes au Wolberg, à Lagland, Vance et Heinsch.
La bataille s'engagea sur tout le front le 17 avril. Contournant le bois de Vance,
atteignant Heinsch, menaçant la droite autrichienne, les Français obligèrent Beaulieu
à évacuer le Hirzenberg qu'ils garnirent aussitôt de pièces d'artillerie. Bombardé
depuis cette hauteur, voyant toute résistance inutile, Beaulieu ordonna la retraite,
laissant 204 morts sur le terrain, un peu plus du côté français.
Dans son rapport au Comité du Salut Public, Jourdan écrivit :
"Au quartier général d'Arlon, le 29 germinal an 2. Arlon est à la république.
Deux jours de marche et de combat en ont chassé l'ennemi dont les positions formidables
et une artillerie nombreuse paraissaient défier nos baïonnettes. Tous les obstacles ont
été vaincus. L'ennemi, voyant nos dispositions et notre audace à poursuivre, a pris le
parti de faire promptement sa retraite. Nous n'avons pas perdu de temps à le poursuivre."
De son côté, la Gazette
politique et littéraire de Luxembourg, organe pro-autrichien écrivit :
"Il semble que la fortune elle-même voulait que rien ne manquât à la gloire du
général Beaulieu : retraite imposante faite dans le meilleur ordre devant un ennemi
nombreux qu'il savait contenir dans une distance respectueuse. Il est toujours de même;
son génie suffit à tout; jamais, il n'est au-dessous des circonstances. C'est même dans
les occasions difficiles que son talent semble prendre un nouvel essor et briller avec
plus d'éclat."
La bataille d'Arlon fut le premier résultat du plan de campagne arrêté par le Comité
de Salut Public pour forcer les ennemis de la République à repasser le Rhin. Dix jours
plus tard, Jourdan traversait la Meuse et triomphait à Fleurus, le 26 juin 1794. La
Belgique était aux mains des révolutionnaires français.
4. Le Grand-Duché et la Province: Histoire d'une scission
JEAN-MARIE TRIFFAUX. "Le Soir" de Bruxelles, du 15 avril
1989.
En avril 1989, le
Royaume de Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg fêtaient un anniversaire historique
commun. En effet, en 1989, il y a 150 ans, le Luxembourg se brisait en deux : le
grand-duché et la province.
Le grand-duché de Luxembourg : près de 380.000 habitants sur une superficie de 2.586
kilomètres carrés ; la province belge de Luxembourg : plus de 226.000 habitants sur une
superficie de 4.418 kilomètres carrés. Deux destins bien différents qui auraient pu
cependant avoir la même destinée si les grandes puissances du XIX ème siècle
n'avaient pas décidé de couper, en 1831, le grand-duché de Luxembourg, issu du Congrès
de Vienne (1815), en deux parties, une partie germanophone : l'actuel grand-duché de
Luxembourg, une partie francophone : l'actuelle province belge de Luxembourg. Un partage
qui ne sera, en réalité, appliqué que le 19 avril 1839 (traité de Londres).
C'est précisément le 150 ème anniversaire de cette date que le grand-duché
de Luxembourg, fêta avec faste le 18 avril (un jour plus tôt pour des raisons
pratiques) en présence des chefs de gouvernement des sept pays signataires du traité
(Grande-Bretagne, France, Allemagne fédérale, Autriche, Belgique et Pays-Bas). Non qu'il
s'agisse d'y fêter cette séparation, qui fut douloureusement ressentie de part et
d'autre de la frontière, mais bien les cent cinquante ans d'un petit pays aujourd'hui
envié, une des grandes places financières européennes et l'une des capitales de
l'Europe.
D'après les statistiques de la Banque Mondiale, le Luxembourg compterait parmi les pays
les plus riches, après le Koweït et la Suisse. C'est dire la distance qui le sépare
aujourd'hui de la neuvième province belge, la province de Luxembourg, toujours
considérée, malgré les efforts de ces dix dernières années et son "ardeur
d'avance", comme le parent pauvre de la Belgique.
En 1815, au lendemain de la défaite de Napoléon, les grandes puissances réunies au
Congrès de Vienne établissent la nouvelle carte politique de l'Europe. Elles mettent fin
aux guerres de la Révolution et de l'Empire qui ont ravagé l'Europe pendant plus de
vingt ans.
Alors qu'elle décident de réunir la Belgique et la Hollande en un royaume des Pays-Bas
avec Guillaume Ier d'Orange-Naussau comme souverain, elles rattachent de façon
tout aussi arbitraire un nouvel État à la Confédération germanique. Il s'agit de
l'ancien duché de Luxembourg dont la capitale, la place forte de Luxembourg, est
désormais occupée par une garnison prussienne.
La famille d'Orange-Nassau qui a cédé à la Prusse quelques petites principautés
patrimoniales (Dillenbourg, Dietz, Hadamar, Siegen), reçoit en compensation et en
propriété personnelle l'ancien duché élevé au rang de grand-duché. Guillaume Ier,
roi des Pays-Bas, devient grand-duc de Luxembourg. Le Congrès de Vienne accorde à sa
famille "la souveraineté à perpétuité du Luxembourg".
Ce dernier est donc un État distinct des Pays-Bas puisque, juridiquement, il appartient
aux Orange-Nassau et fait partie de la Confédération germanique. Mais au lieu de
l'administrer séparément et de le doter de ses propres institutions, Guillaume Ier
le rattache purement et simplement au royaume des Pays-Bas. Les Luxembourgeois laissent
faire. Et tout comme dans les provinces belges, la politique du souverain hollandais
provoque bientôt mécontentement et hostilité.
LE DRAPEAU BELGE SUR BASTOGNE
En septembre
1830, de nombreux volontaires luxembourgeois se précipitent vers Bruxelles pour aider à
chasser les Hollandais. Ils forment un bataillon au sein de l'armée belge. Pendant ce
temps, ceux restés au pays rendent la vie impossible aux garnisons hollandaises d'Arlon
et Bouillon. Le 5 septembre, le drapeau belge est arboré à Bastogne, le 14 à
Houffalize, le 24 à Virton, le 27 à Arlon, le 28 à Vianden et le 29 à Diekirch. Les
jeunes gens de Luxembourg-ville se proclament "enfants de la Belgique" et
réclament au commandant de la garde bourgeoise de Bruxelles l'honneur de combattre les
Hollandais.
Le 16 octobre 1830, le gouvernement provisoire belge déclare, à l'instigation de
Jean-Baptiste Nothomb, un Luxembourgeois originaire de Messancy, que le Luxembourg est
partie intégrante de la Belgique. Afin d'éviter tout incident avec la garnison
prussienne de Luxembourg peu favorable à la cause belge, le chef-lieu est provisoirement
transféré à Arlon.
Pour régler le conflit qui l'oppose aux Belges, Guillaume Ier fait appel aux
cinq grandes puissances signataires du traité de Vienne. Les plénipotentiaires de
l'Angleterre, de l'Autriche, de la France, de la Prusse et de la Russie se réunissent en
conférence à Londres.
S'ils reconnaissent l'indépendance de la Belgique, ils rejettent les prétentions belges
sur le Luxembourg. Grâce au jeune Nothomb envoyé sur place pour plaider la cause belge,
un premier traité (dit "des XVIII articles") maintient provisoirement le
statu quo : à l'exception de sa capitale, le grand-duché demeure administré par le
Belgique.
Hélas! les revers militaires de l'armée belge face aux troupes hollandaises lors de la
campagne des dix jours (août 1831) réduisent à néant tous les espoirs.
En octobre 1831, les pourparlers aboutissent à un second traité (dit "des XXIV
articles") beaucoup moins favorable à la Belgique car il prévoit le partage du
Limbourg et du Luxembourg entre les deux protagonistes. La mort dans l'âme;
Jean-Baptiste Nothomb doit s'incliner devant la décision des "Grands".
Sa terre natale sera démembrée.
LA FRONTIERE LINGUISTIQUE DEVIENT POLITIQUE.
Le principe de
base retenu pour le démembrement du Luxembourg est celui de la séparation en vertu de la
frontière linguistique. En effet, depuis la nuit des temps, le Luxembourg est
partagé en deux linguistiques : allemand et wallon. Hormis cette différence de langue
qui n'a jamais causé le moindre problème entre Luxembourgeois, il n'y a que des
similitudes entre un paysan de Marche ou de Mersch. Pourtant cette différence de langue
va séparer leurs destinées.
La partie germanique est donnée à Guillaume, la partie wallonne à la Belgique. Mais en
réalité, la ligne de partage ne coïncide pas exactement avec la frontière
linguistique. Toute la région d'Arlon, située aux premières tranchées du quartier
allemand, est attribuée à la Belgique et non au grand-duché.
Selon une pure légende que l'on se plaît encore à raconter aujourd'hui entre
Luxembourgeois belges et grand-ducaux, la cession d'Arlon à la Belgique s'expliquerait
uniquement par un acte de sympathie de la Conférence de Londres envers Jean-Baptiste
Nothomb, député d'Arlon, auquel les diplomates sensibles n'auraient pas voulu faire le
crève-coeur de lui ravir sa circonscription électorale en la plaçant hors des
frontières belges.
En réalité, l'étude des archives diplomatiques a démontré que la région d'Arlon fut
donnée à la Belgique à la suite d'une revendication française. Il s'agissait de
neutraliser la zone couvrant le nord de la forteresse de Longwy et de placer hors la
Confédération germanique la route stratégique de Metz à Liège, passant par
Thionville, Longwy, Arlon et Bastogne.
Guillaume Ier se fit payer Arlon par des compensations territoriales dans le
Limbourg. La frontière hollandaise fut porté 6 km plus au sud sur une longueur de 22 km.
Entre Martelange et Bastogne, une dizaine de villages germaniques furent également
rattachés à la Belgique suite à l'ignorance ou aux renseignements erronés des
plénipotentiaires réunis à Londres. Enfin, d'importants propriétaires fonciers
auraient obtenus in extremis de légères modifications du tracé de frontière car le
grand-duché hollandais risquait de connaître une forte hausse de la fiscalité. Guirsch,
Heckbous, Sterpenich et d'autres villages seraient en Belgique pour cette seule raison.
GUILLAUME Ier RÉCUPÈRE LE GRAND-DUCHÉ.
Mécontent de ne pas obtenir
plus, Guillaume Ier refuse dans un ultime sursaut le traité de 1831, mais
s'engage à ne pas reprendre les hostilités. La Belgique continue à administrer la
totalité du grand-duché à l'exception de sa capitale et de ses environs immédiats. En
1838, Guillaume change enfin d'avis. Et c'est au tour des Belges de tenter l'impossible.
Depuis 1830, le grand-duché leur appartient. Ses députés siègent au Parlement de
Bruxelles. Des pétitions en faveur de la Belgique affluent de tous les villages de la
Moselle, de l'Alzette et de la Sûre. N'est-ce pas suffisant pour lui laisser ?
Rien n'y fera. Devant la fermeté des grandes puissances, La Belgique est contrainte de
s'incliner. Après un émouvant débat à la Chambre des députés et au Sénat, un ultime
traité signé par toutes les parties à Londres, le 19 avril 1839, consacre
l'inexorable déchirement.
"Nous ne vous disons pas un éternel adieu", telle sera la seule
consolation lancée par Bruxelles aux grand-ducaux. Dans le Luxembourg belge, on est
soulagé d'avoir tiré le bon lot et on plaint les "frères séparés"
dont l'avenir paraît bien aléatoire. Le grand-duché n'est plus qu'une annexe éloignée
de la Hollande dont l'intérêt n'est pas évident. Seuls pour la première fois de leur
histoire, réduits à leurs propres moyens, ses habitants prendront rapidement goût à
l'indépendance. Mir wellen bleiwe wat mir sin (Nous voulons rester ce que nous sommes),
deviendra leur devise à partir de 1859. Trente ans plus tard, l'union personnelle entre
les Pays-Bas et le grand-duché prend fin. Une nouvelle dynastie, celle des
Naussau-Weilbourg, hérite du petit pays devenu une nation à part entière.
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